mardi 7 décembre 2010

Le 4 décembre: notre marche de Longpont à Saint-Sulpice de Favières

Cette journée avait bien mal commencé pour nous deux, Marie-Thérèse et moi. Un escadron de policiers lourdement armés nous interdisait l'entrée de notre station de métro préférée nous intimant l'ordre de circuler, car disait-il, il n'y avait rien à voir. Le coeur lourd d'inquiétude devant un tel déploiement de force qui pouvait signifier, selon nous, un attentat de qui nous savons, nous poursuivions à pied jusqu'à la station suivante. A Austerlitz, ELBA le RER était au rendez-vous, ce qui n'est pas si banal que cela, mais surtout, nos amis, notre Groupe des Amis de Francis,  était présent y compris Marie-Claude.
Débutait alors une merveilleuse journée hivernale de marche qui devait se terminer sous l'obscure clarté qui, cette fois- ci, ne tombait pas des étoiles, mais montait ici du chemin enneigé.
Magdalena et Jean nous rejoignaient à Saint-Michel-sur-Orge et nous avons traversé la petite vallée de l'Orge pour rejoindre la basilique Notre Dame de Bonne Garde à Longpont. Il est à peu près certain que dans des temps anciens l'Orge occupait un espace plus important et le terme de "long pont"  avait tout son sens. Les pèlerins qui allaient sur la tombe de Saint Sulpice, de Saint Martin ou à Compostelle se mettaient ici sous la protection de la Vierge. Un brave paroissien barbu, délégué par le curé de la paroisse, nous faisait les honneurs de la basilique dans laquelle sont entreposées 1800 reliques. Un morceau du voile de la Vierge, apporté par Saint Denis, figure à la place d'honneur ainsi q'un morceau de la tunique du Christ  dit "d'Argenteuil", don d'un empereur de Byzance à l'une des femmes de Charlemagne laquelle le donna à sa fille abbesse du couvent d'Argenteuil. Le début de la construction de la basilique date de 1031 et, en même temps, les moines de Cluny venaient y fonder un prieuré.
A 10h nous longions les moulins à grain le long de l'Orge en direction d'Arpajon. Nous connaissions ce chemin facile pour l'avoir déjà foulé en allant à Orléans puis Tours. A midi nous entrions à Arpajon sous une neige de plus en plus dense. Le café de la place du marché nous accueillait avec chaleur et nous avons fait honneur à sa carte au point d'avoir quelques difficultés à nous remettre en route.
Cyrille se dévouait alors pour rechercher des retardataires. Le chemin des postiers fut difficile, le grésil nous cinglait le visage, la forêt qui suivit fut accueillie avec soulagement et ce fut la descente vers la basilique de Saint-Sulpice.
Il était presque 16h et à cette époque le jour baisse vite. Les vitraux historiés si colorés n'étaient presque plus visibles par contre les hautes baies du coeur polygonal, bâties à la même époque que celle de la Sainte-Chapelle, diffusaient une douce lumière. Le porche restauré, mais tellement mutilé, nous laissait deviner un jugement dernier avec, selon la tradition, un enfer à gauche et un paradis à droite. Jean  était parti rechercher ses bâtons oubliés, accompagné de Magdalena. Le groupe hésitait entre attendre leur retour ou repartir avant la nuit. Le second parti l'emportait, mais les deux Jean décidaient de revenir sur leurs pas pour les attendre.
Amputé des quatre, le groupe rejoignait la gare de Breuillet la nuit tombée. Bien évidemment, Jean et Magdalena nous y attendaient ayant marché plus rapidement sur une route plus praticable que le GR1 qui semblait avoir été défoncé par des labours.
Les deux Jean eux marchaient encore quand nous avons repris le RER. Ils prirent le train suivant.
Retenons de cette journée  le bel exemple d'amitié et de solidarité de ceux qui n'hésitent pas à revenir en arrière pour guider les égarés ou accompagner les distraits. Une merveilleuse journée vous disais-je.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire