samedi 13 décembre 2008

Francis Delort


Francis Delort

Père de six enfants, c’était un homme droit, direct et passionné. Sa considération pour les autres et ses actions à leur service ont marqué sa vie.

Francis Delort a fait une chute mortelle le 28 août dernier alors qu’il randonnait dans les Hautes Pyrénées. Resté physiquement et intellectuellement au meilleur de sa condition, il conduisait régulièrement des groupes en randonnée. Né à Paris d‘un père catalan, il affectionnait particulièrement les sentiers des Pyrénées.
Francis avait passé son adolescence à Alger. Après une Math Sup au lycée Bugeaud et une Spé à Saint Louis, il intègre Centrale en 1958. Sorti de l’Ecole avec la promotion 1961, il fait son service militaire en Algérie, comme sous-lieutenant dans l’artillerie.
En 1964, il part pour les Etats-Unis où il obtient un Master of Nuclear Engineering couronné par le Best Outstanding Student dans sa spécialité à l’Université de Californie/ Berkeley. Après cinq années passées au CEA il entre en 1970 à CGEE-ALSTOM qui deviendra plus tard CEGELEC. Il y effectuera l’essentiel de sa carrière professionnelle jusqu’en 1995, comme ingénieur, puis directeur d’agences en France et de filiales à l’étranger. En 1995, il développe une activité de consultant dans les domaines de l’organisation, de la production, de la gestion financière auprès de PME en France et à l’étranger (Bahreïn, Singapour, Canada, Allemagne, Grande Bretagne, Espagne).
Son engagement humanitaire s’est manifesté dès son arrivée à l’Ecole Centrale lorsqu’il a rejoint les «Equipes Sociales». Ce mouvement, crée par Robert Garric au retour de la Grande Guerre visait à gommer les barrières sociales en prolongeant par la culture la fraternité des tranchées. Le père Carré, Louis Charvet, Jean Guitton, Louis Leprince-Ringuet, Gabriel Marcel, et bien d’autres encore l’animèrent. Francis a proposé à ses dirigeants de créer les « équipes techniques », apolitiques et non confessionnelles, chargées d’enseigner, en cours du soir, les matières scientifiques aux jeunes qui le désiraient. L’initiative approuvée et supportée par ces fortes personnalités a été un succès grâce à sa ténacité pour trouver des salles, recruter des étudiants enseignants et gérer le tout. Francis était resté très attentif à ce mouvement après avoir passé le relais.
C’était aussi un sportif. Ses camarades de promotion se souviennent de Francis, pilier de l’équipe de rugby de l’Ecole. Grand marcheur il avait fait, avec son épouse Marie-Claude, le chemin de Compostelle en partant du Puy. Tous deux avaient, comme « hospitaliers », gardé et animé pendant quelques semaines l’auberge des pèlerins à Ponferrada en Espagne. Il a voulu faire partager son enthousiasme pour la randonnée sur les chemins de pèlerinage en créant fin 2000 un groupe qu’il appelait « St Jacques », fort d’une quarantaine de membres aujourd’hui. Il organisait pour eux des randonnées qu’il conduisait sur les sentiers de France, d’Espagne ou de Croatie. Il n’est pas étonnant que dans son blog à la question « Qui êtes vous ? » il ait répondu : « Je suis un marcheur senior et j’ai été à Saint Jacques de Compostelle».
Ses camarades de promotion et ses amis randonneurs ne l’oublieront pas.
André Gaulhet et Jean Chavand

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